La propriété intellectuelle se transforme en capital intellectuel à valoriser pour le CEO de Kommpo

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Guillaume a lancé Kommpo avec deux autres associés fin 2019. Il propose du packaging 100% recyclage. Il s’est intéressé à la propriété intellectuelle lorsqu’il a commencé à vendre ses produits.

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“Il n’est jamais trop tard pour s’inscrire dans une démarche de propriété intellectuelle”, explique Marie-Carmen Bindels, Conseillère Pôle Innovation au sein de la Sowalfin. “On peut toujours prendre le « train en marche ». En effet, la propriété intellectuelle concerne toute entreprise quel que soit son stade de vie car elle s’appuie sur le plan d’affaires.”

Guillaume ajoute : “surtout, commencer à y réfléchir quand on a du concret : au départ, on était parti sur un autre logo. Heureusement que nous n’avons pas enregistré le premier. Ça n'aurait pas eu de sens et ça aurait coûté de l’argent.”

Pour Guillaume, avec sa propre expérience, la propriété intellectuelle s’envisage quand il y a du tangible : “notre projet a pris du sens dès que nous avons commencé à vendre aux clients. C’est là qu’on a pensé notamment à formaliser notre savoir-faire.”

Penser plan d’actions de propriété intellectuelle

Selon Marie-Carmen, la propriété intellectuelle ne doit pas être vue comme un problème à résoudre, mais plutôt comme un support au plan d’affaires pour l’entrepreneur : “La propriété intellectuelle se construit en fonction du ou des territoires visés, du ou des segments de cible, des ressources financières et humaines de l’entreprise, … Elle sécurise notamment le savoir-faire d’un projet qui s’inscrit dans un contexte de création ou de croissance d’entreprise, de marchés bien circonscrits préalablement et, enfin, de temps sur du moyen et long termes.”

Pour les 3 associés de KOMMPO, les premiers pas dans la propriété intellectuelle ne sont pas évidents : à qui s’adresser ? Quels sont les besoins ? Par quoi faut-il commencer ?

Aussi, ces jeunes entrepreneurs se dirigent-ils vers Charleroi Entreprendre, organisme d’accompagnement, qui contacte le pôle innovation de la Sowalfin pour les aspects de propriété intellectuelle. Ils rencontrent alors Marie-Carmen qui leur propose un rendez-vous personnalisé et confidentiel au bout duquel un plan d’actions leur est proposé, sorte de « roadmap ».


Il n’est jamais trop tard pour s’inscrire dans une démarche de propriété intellectuelle

Marie-Carmen Bindels , Conseillère Pôle Innovation, SOWALFIN

Clarifier l’activité dès le départ

“Au début, c’était un peu la jungle : je voyais des slides défilés et une ‘to-do-list’ qui s’allongeait de plus en plus. Face à cette masse d’informations, avec Marie-Carmen, on a établi un plan d’actions : étape par étape. Ce qui a, clairement, facilité les choses.”

Dans la foulée du rendez-vous, Guillaume et ses associés fixent également des objectifs de propriété intellectuelle adaptés en fonction du business plan. Et même plus loin : les réflexions et recommandations de Marie-Carmen les poussent à penser le projet entrepreneurial dans un avenir de 5 à 10 ans.

La propriété intellectuelle organise également les relations internes entre associés et externes, avec les stagiaires, les partenaires et évidemment les clients. "Divulguer ce qui est divulgable”, précise Marie-Carmen.

Pour Marie-Carmen, la propriété intellectuelle se conçoit comme une stratégie. “Le simple fait de formaliser les bases, autrement dit, le « capital intellectuel » de départ du projet d’entreprise via la mise en œuvre de mesures de protection est un signe de maturité de son plan d’affaires. Elle augmente, d’une certaine manière, ses chances de réussite et de croissance.”


Pour moi, c’est réellement la garantie d’un business model qui a été pensé sur tous les aspects, une manière stratégique de séduire les actionnaires et investisseurs, basée sur la confiance

Guillaume Cooremans , Responsable du développement commercial, Kommpo

Un véritable pari pour l’avenir

Avant toutes démarches de propriété intellectuelle, Marie-Carmen clarifie les besoins avec les entrepreneurs. “Beaucoup de start-ups viennent me voir parce qu’ils ont peur qu’on leur « pique leur idée » ou, à l’inverse, d’être accusées de contrefaçon. Il faut dépasser cette notion ou cette crainte en se posant les bonnes questions : quelle est la part de mon savoir-faire à protéger et à maintenir secret et quelle est celle que je peux divulguer et rendre visible notamment au travers de l’enregistrement de droit de propriété intellectuelle telle que la marque ?”

Pour Guillaume, la réflexion globale sur la propriété intellectuelle lui a permis également de budgétiser l’investissement lié à la mise en œuvre de la « roadmap » ou du plan d’actions. “Je n’avais pas calculé les coûts liés à la propriété intellectuelle dans mon plan financier. D’ailleurs, je sais que c’est une question récurrente des investisseurs : quels sont les arguments financiers, en termes de retour sur investissements, qui vont compenser les dépenses effectuées pour éviter que le projet soit copié.”

Pour Kommpo, la propriété intellectuelle a pointé la force du projet par rapport aux concurrents et a surtout permis de crédibiliser leur démarche entrepreneuriale. “Pour moi, c’est réellement la garantie d’un business model qui a été pensé sur tous les aspects, une manière stratégique de séduire les actionnaires et investisseurs, basée sur la confiance”.